mardi 15 février 2011
un article sur Paris match.com
"On ne saurait dire si l’impulsion vient de la mode ou de la série phare «Mad Men», mais les années 50 se sont offerts une nouvelle jeunesse dans nos placards comme dans nos assiettes. Rencontre avec Chloé Saada, pin-up parisienne qui offre un voyage dans le temps pour les yeux et les papilles.
«Return to Sender». En plein cœur du quartier rouge parisien, sous les ailes de l’emblématique Moulin Rouge s’engouffre la rue Jean Baptiste Pigalle. Logé dans les immeubles défraichis abritant les vices de la capitale, au numéro 40, apparaît une boutique rose bonbon. Nous sommes arrivés chez «Chloé. S, cupcakerie». Le havre de Chloé Saada est une invitation à la gourmandise. Des murs peints en rose, un bar et des blenders de la même couleur et un sol en damier noir et blanc. On pourrait croire que c’est un dinner américain, un atelier de Lindy Up, mais c’est une pâtisserie. Ici sont créés des cupcakes, ces petits gâteaux sucrés, délicieusement nappés de glaçage gourmand. Inspirés des années 50, disposés en dessous d’un portrait de pin-up, ils apparaissent tous plus adorables les uns que les autres sous leur cloche de verre. Avec des parfums auxquels on a toujours rêvé sans jamais oser se mettre à la tâche. Le dernier préféré de leur créatrice? Le «Hulk», un savant «mélange de pistache et d’Oreo». Les recettes sont différentes chaque jour, selon les produits de saison et les envies de leur auteur. «J'ai le palais qui s'ennuie alors je suis toujours à l'affût de nouvelles saveurs», nous a-t-elle expliqué. Ils sont tous élaborés à bases de produits bios et leur «maman» les crée même sans sucre ajouté, au sirop d’agave ou sans gluten pour que tous ceux qui, comme elle, souffrent de contraintes alimentaires, puissent s’en délecter.
Si l’envie d’un de ces gâteaux beaux et bons conduit vos pas jusqu’ici, vous aurez de grandes chances d’y croiser leur créatrice. Chloé Saada est à l’image de ses «fairy cakes» («gâteaux des fées», leur appellation en anglais), inventive et généreuse. Graphiste et photographe de formation, amoureuse des plaisirs gustatifs, elle a abandonné le monde tumultueux du marketing «car le travail se faisait rare au début de la crise». Sa passion pour la pâtisserie l’a conduite à ouvrir cette fabrique de sucreries. «Ma famille et mes amis m'ont beaucoup soutenue et j'ai un comité de gouteurs très assidu», a-t-elle raconté. En vraie pin-up version 2011, la jeune femme fait de chacun de ses cupcakes une œuvre colorée. Si Chloé n’est pas derrière son bar c’est sans doute qu’elle est en cuisine… En train de donner un cours! En effet en plus de les créer, la jeune femme partage aussi ses recettes et son savoir-faire.
«Il y a des personnes de tous les milieux et de tous les styles mais que des gens souriants et sympathiques et j'avoue, surtout des femmes», a expliqué la jeune femme. L’une d’entre elle, Marie, 23 ans, est venue avec son petit ami mais surtout «entres copines», et s’est laissée tenter par le «Barbie, un cupcake à la praline rose et aux framboises». Tout un programme. La jeune fille a apprécié cette ambiance très «American Graffiti» (film de George Lucas sorti en 1973), qui l’a ramenée au cœur d’une époque qu’elle affectionnait. Comme tous les autres clients, Marie a également adoré la musique. «Un DJ de Los Angeles, "Dorion", nous a fait une superbe playlist qui passe en boucle dans la cupcakerie et on peut aussi entendre "Brigitte", le groupe de ma sœur», a étayé la maîtresse des lieux.
Dans l’assiette et dans la penderie
Très prisés dans les années 50, les cupcakes étaient tombés en désuétude. Il en va de même pour la mode de ces années fluctueuses à laquelle Chloé est très attachée. Christian Dior avait imposé avec sa collection de 1947, des formes adoucies, créant l’avènement de la femme fleur. Adoubée sous l’appellation «New-look» par le «Carmel Snow», cette collection avait donné raison à des «épaules douces, des tailles fines, des hanches arrondies et à de nouvelles longueurs rendant tout le mystère de la jambe». Ces derniers temps dans les collections, là où la taille s’évase, elle a été marquée, sans contrainte, par une ceinture, sublimant les formes généreuses. En amatrice de ces tendances, Chloé nous a livré son explication sur ce retour de la mode «Marilyn»: «les gens en avait sans doute marre de ce monde sans rondeurs ni féminité». En effet, la maison Prada ou encore Louis Vuitton ont proposé des robes trois trous sophistiquées, des jupes à godet longueur midi ou encore crayon qui non seulement ont sublimé les hanches mais ont souligné de surcroit, le jeté volubile des reins. Chloé a bien compris tout cela et chinant dans les fripes et s’inspirant de ses idoles du passé, elle s’est créée un style «pin-up, sexy, vintage, colorée et classe», comme elle a aimé à le définir.
Récemment hors de Paris, la jeune femme s’est rendue à New York. Là-bas, elle était en contact avec «des fournisseurs» et s’était inspirée des cupcakes en vogue. Et lorsque la créatrice de petits gâteaux a rencontré la Grosse Pomme, c’est une «histoire très personnelle» qui s’est tissée."
Marine Decremps - Parismatch.com
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